Samedi en soirée, le Comité International Olympique a désigné la ville (et donc le pays (et donc le continent)) qui allait accueillir les Jeux Olympiques d’Eté 2020 : opposé à Madrid et Istanbul, c’est finalement Tokyo qui s’est vu attribuer l’organisation des Olympiades 2020. Mais si le dossier japonais mettait en avant le sérieux budgétaire nippon et les bonnes infrastructures préexistantes, c’est la proposition de rajouter une épreuve plus que spectaculaire qui a, semble-t-il, fini de convaincre le jury…

Ce seront donc les Japonais, et plus particulièrement les habitants de la ville de Tokyo, qui accueilleront les JO d’été 2020. Ayant proposé leur candidature au lendemain de la catastrophe de Fukushima en 2011, les dirigeants japonais ont donc réussi leur pari en choisissant de jouer sur la corde sensible. Car pour donner un nouvel élan à leur pays, ils avaient décidé de se jeter corps et âme dans cette candidature. Comme pour offrir un cadeau aux sinistrés du tsunami. Et c’est d’ailleurs en leur hommage qu’ils ont inclut dans leur dossier de candidature l’élément qui allait faire pencher la balance de leur côté : l’intégration d’une nouvelle épreuve, plus spectaculaire que jamais, à savoir le surf sur raz-de-marée.

Au début, les sinistrés ont jugé cette initiative quelque peu osée. C’est ce que nous a avoué dans un anglais parfait le jeune Junichi, 23 ans : « C’était gentil, mais je ne savais pas quoi en penser à l’époque. J’hésite encore aujourd’hui à penser que le comité japonais n’a intégré la chose que pour profiter de l’effet raz-de-marée de ce tsunami… Mais je crois en eux, alors je crois finalement qu’ils ont choisi cela par respect pour nous ». Une pensée confirmée par un lobbyiste de la candidature japonaise.

« Le respect est une valeur gravée dans le cœur des Japonais. Mais nous avons aussi le sens du spectacle. Regardez à l’époque les samouraïs : un coup d’épée et hop, vous aviez la gorge tranchée, fabuleux. Voyez nos anciens kamikazes : ça c’était du show, extraordinaire ! Et que dire des sumos : on a fait bouffer des gamins jusqu’à en devenir obèse, et on les fait se combattre. Sensationnel, même les ricains n’ont pas osé ! Et là, le must : le surf sur une vague de plus de 30 mètres de haut… L’extase, simplement. Imaginez la chose : on jette à quelques kilomètres de la plage une mini-bombe à fragmentation, équivalent Bombe A mais sans la matière radioactive (on va trouver d’ici-là, ne vous inquiétez pas). Les surfeurs ont alors le temps de préparer la vague à venir, et une fois dessus, c’est le ride de leur vie. Peut-être même le dernier. Pour le spectacle, on a rarement vu mieux, et le CIO a semble-t-il pensé la même chose que nous. J’en ai même vu un qui a pleuré de joie quand je suis venu lui expliquer la chose accompagnée de deux/trois geishas surfeuses dans sa chambre d’hôtel ». Un argument choc pour des JO qui s’annoncent riches en émotions et en spectacle…

Encore une fois, la prochaine ville-hôte des JO a donc frappé fort pour s’attirer les faveurs du jury du CIO. Pour rappel, Rio a remporté l’épreuve de 2016 en proposant le marathon à travers les favelas : un écrémage naturel se fera alors dans les rues étroites et escarpées de la ville, et seuls les meilleurs rejoindront la ligne d’arrivée. Les autres appartiendront à jamais à Rio de Janeiro et à l’histoire des Jeux, une chose qui a fait l’unanimité dans les rangs du CIO…