C’est un fait divers qui devrait mettre à mal les demandes de Christian Estrosi, le maire de la ville de Nice : alors que la LFP avait envoyé une notification au club de l’OGC Nice interdisant le survol de la pelouse par son Aigle, véritable emblème du club, avant chaque rencontre jouée à domicile, le rapace a semble-t-il décidé de se faire justice lui-même…

Il était 10h35 ce matin quand quatre fillettes âgées de 7 à 9 ans jouaient tranquillement à la marelle, profitant de leur récréation pour se détendre avant un cours d’histoire-géographie redoutée de tous. Cloé, l’une des victimes de l’Aigle de l’OGC Nice, nous a raconté sa mésaventure : « Je jouais avec Salomé, Aïcha et Ming-Fen. La marelle c’est trop bien parce que tout le monde il peut gagner. Moi j’allais m’envoler vers le ciel, mais le gros oiseau il est arrivé et il a piqué ma tête avec son bec. J’ai pleuré mais pas trop parce que je suis une grande fille moi ! ».

« C’était bien l’Aigle de l’OGC Nice, il portait une bague rayée rouge et noir »

L’Aigle de l’OGC Nice aurait attaqué la petite Cloé avant de plonger dans les pieds de la jeune Ming-Fen, la faisant trébucher sur le sol alors qu’elle s’apprêtait à lancer le palet sur la case n°4. Avertis par les pleurs et les cris des jeunes élèves, trois professeurs sont venus en courant, faisant s’enfuir le rapace. Interrogés par notre correspondant sur place, Frédéric Olivier et Omar Chiabodo, instituteurs dans l’établissement, étaient encore chamboulés par l’attaque « rapide et violente » du rapace : « Il a fait son attaque très rapidement, c’était violent par la brièveté de la chose. S’il s’agissait bien de l’Aigle de l’OGC Nice ? Nous l’avons reconnu car il portait une bague rayée rouge et noir… Nous avons accouru pour aider nos enfants, traumatisés depuis, et il s’est envolé vers le sud, là où se trouve l’Allianz Riviera ».

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le rapace n’a pas encore été retrouvé par les forces de l’ordre. Contacté par téléphone, Louis Emile, premier adjoint au maire de Nice, a minimisé les événements : « Il n’y a pas mort d’homme, il n’y a donc aucune raison d’amplifier la chose dans les journaux ». Georges Saint-Pierre, cadre juridique à la Ligue de Football Professionnel, n’était lui pas du tout de cet avis : « Cela prouve bien que notre décision d’interdire le spectacle de cet aigle ridicule qui survole le terrain avant les matchs joués à l’Allianz Riviera était légitime. Là, ce ne sont que des enfants qui ont été attaqués, mais imaginez qu’il se jette dans la tribune Populaire Sud pour déchiqueter quelques-uns des plus fidèles supporters niçois ? Je vous laisse imaginer la catastrophe, aussi bien dans les rangs du supporter que pour l’Aigle de l’OGC Nice ».